Dans son livre « Camper et Nicholsons, two centuries of yacht building», l’historien du yachting Ian Dear écrit » « Quand la restauration du yawl de 12 tonnes Germaine sera achevée, ce sera le plus ancien yacht signé Camper encore à flot, car elle fut lancée en 1882 ».
 Le yawl de 12 tonnes Thames Measurement Germaine fut construit en 1882 par Ben Nicholson, le patron de Camper et Nicholsons, un chantier qui fêtait cette année là ses cent ans d’existence, et mise à l’eau le 21 juin sous supervision du Lloyds. Commandée par H.W Leybourne Popham, un yachtsman fortuné, et destinée essentiellement à la course, Germaine remporta sa  première régate durant l’été 1882. Ironiquement le bateau qui termina second était celui de ben Nicholson, Little Nell. Elle connut une longévité exceptionnelle, et ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale qu’elle disparaît du registre du Lloyd’s. Abandonnée sur une vasière de l’Essex à la fin des années 1960, elle est découverte par le chantier Camper&Nicholsons, et transportée à Gosport pour y être restaurée afin d’être la vedette des célébrations du bicentenaire du chantier, dont elle marque la moitié de l’existence. Le chantier ferme ses portes sans atteindre ses deux cents ans, et Germaine est délaissée sur le site qui va devenir une marina. En 1996, un bref article dans Classic Boat alerte les lecteurs sur son triste sort. Patrick Bigand, qui réside alors à proximité, lui rend visite et tombe amoureux de sa coque.
Début 1997 elle est transporté jusqu’à Lowestoft, au nord est de l’estuaire de la Tamise, pour y être restaurée par une école de charpente marine, l’IBTC (International Boatbuilding Training College, approuvée par la Lloyd's). François Chevalier, architecte naval et historien, fut chargé des relevés de la coque de Germaine, à partir desquels il traça au propre tous les plans nécessaires à guider la restauration, du plan de charpente au plan de voilure en passant par les aménagements intérieurs. Il se rendit également à Lowestoft à plusieurs reprises pour suivre et guider la restauration qui durera 16 ans.
Elle est parvenue à son terme au bout de 16 ans d’effort, et la mise à l’eau de Germaine s’est effectuée en mai 2013. En septembre 2013 elle s’est dirigée vers le sud, et au terme d’un périple de 450 milles elle a atteint Douarnenez, son nouveau port d’attache.
Durant l’été 2014, Germaine a participé à plusieurs rencontres de yachts classiques en France et en Angleterre. Elle a reçu du Yacht Club de France le prix du « Club des gentlemen de la mer » à l’occasion de Voiles de Légende à la Baule, au mois d’août. Elle a fait la couverture du numéro de janvier 2014 de Yachting Classique, et son histoire est contée dans un long article dans ce même numéro.
Comme un monument historique Germaine est une pièce vivante de l’histoire du yachting, le plus ancien bateau construit par un chantier prestigieux aujourd’hui disparu. Une visite à bord est un moment d’émotion.
Toute offre sera considérée.